A dans 50 ans...
« Au revoir capsule, au revoir… »
Il y a des cris, des rires, on se bouscule dans la bonne humeur. Car en ce début de soirée du mois de juin, sous le soleil, une cinquantaine d'enfants et leurs parents se pressent au parc Lucie-Aubrac. Une capsule temporelle va être… enterrée. A l'intérieur, un inventaire à la Prévert, des objets représentant notre vie, censés éclairer les générations futures sur notre quotidien de 2019 : une montre, une canette de Coca, un téléphone, une calculatrice, le journal Le Monde, mais aussi un numéro d'Infos Lilas, une brosse à dents, un coton-tige, des pièces, un jeu de cartes, des cartes Pokémon, du papier-toilette… En plus des objets, les élèves ont également rédigé une fiche, avec leurs prénoms, leurs noms, leurs goûts… A l'origine de cette initiative - aussi belle que poétique - Laurie Marcaud, animatrice du service périscolaire. « J'avais lu, il y a longtemps, un article sur une capsule temporelle. J'ai décidé de travailler sur cette idée avec une quinzaine d'enfants des écoles Romain-Rolland et Victor-Hugo et de leur proposer de se retrouver dans 50 ans. Nous avons essayé de trouver des objets qui ne seraient peut-être plus là dans un demi-siècle. » Pendant un an et demi, Laurie a animé un atelier hebdomadaire avec des enfants de dix ans, sur la base du volontariat. « Les enfants ont été sensibles à l'idée de laisser une trace de leur vie d'écolier. Ils ont réfléchi, ensemble, à leur quotidien et à leur futur. »
« Une belle preuve de maturité »
De son côté, Lionel Benharous, Maire-adjoint des Lilas, est lui aussi enchanté par l'expérience. « Je suis professeur d'histoire et j'aime beaucoup quand les enfants ont le sens de l'histoire, de l'après. Se préoccuper de la trace que notre époque va laisser dans l'histoire, c'est une belle preuve de maturité. Donc bravo aux enfants ! Dans 50 ans, ils seront là pour l'ouvrir, nous, je ne sais pas… » Alors que les enfants posent pour la photo devant la capsule (la boîte contenant tous les objets a été réalisée par les ateliers municipaux) et que tout le monde se prépare à boire le verre de l'amitié, Salomé, dix ans, fait le bilan de cet atelier. « Je faisais du théâtre avec Laurie et cela m'amusait de voir ce que l'on pourrait mettre dans une capsule temporelle. J'y ai déposé un livre et une montre à aiguilles car je pense que ces objets vont disparaître. C'était vraiment chouette de participer à cette expérience. »
Rendez-vous en juin 2069…
